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 À quelques jours du troisième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington, la Fédération de Russie a fait face à son  une méga-attaque planifiée pour provoquer une terreur maximale,  dans le pays, mais partout dans le monde. À l’instar des attentats de 2001, il est fondamental que la dynamique de ce que l’on nomme le « terrorisme international » soit appréhendée dans son contexte propre : l’islamisme radical.

En réalité nous assistons à un vaste remaniement stratégique global, dans lequel le contrôle et la domination de la région du Caucase, de l’Asie Centrale et des réserves énergétiques jouent un rôle fondamental entre les parties prenantes à l’échiquier géopolitique au sein duquel le terrorisme est rarement un facteur indépendant.


L’opération a deux objectifs . Le premier serait de produire une espèce "d’effet Pearl Harbor", créant ainsi les conditions préalables à la justification d’une opération géopolitique à grande échelle, au Moyen-Orient et en Asie Centrale où l’Afghanistan occupe une position stratégique. Le principe de base serait de provoquer un "choc de civilisations, tel qu’il est défini par les idéologues de l’establishment, et dont Zbigniew Brzezinski et Henry Kissinger sont les promoteurs. Dans cette perspective, il se produirait une réaction en chaîne de l’Occident contre le monde musulman. En réalité ce serait une tentative de réédition du "Grand Jeu", mis en œuvre par l’Empire britannique au XIXe siècle, pour disputer à la Russie la domination de l’Asie Centrale, avec toujours l’Afghanistan en position centrale sur le plan stratégique.

Deuxièmement, les attaques fourniraient le prétexte pour l’établissement d’un régime de "gestion de crise" au plus haut niveau du gouvernement de Washington, dans lequel des restrictions aux droits civils seraient appliquées, lesquelles pourraient ainsi s’étendre pour dessiner les contours d’une authentique dictature, et qui serait acceptée par une population dans un état de panique induit.

L’escalade d’actes terroristes qui a eu lieu dans la Fédération de Russie ces dernières semaines, dont les atrocités de Beslan en Ossétie du Nord, sont le point culminant, est à replacer dans le contexte des actions de Vladimir V. Poutine, non seulement pour rétablir le contrôle de l’État russe sur les ressources stratégiques de son pays, mais aussi son influence sur les pays de l’ex-l’URSS, comme composante d’une stratégie pour positionner la Russie en pivot d’un vaste axe de coopération euro-asiatique.
Parmi les initiatives de Poutine qui ont provoqué la réprobation de l’Occident se distingue son offensive contre les « oligarques », illustrée par l’action judiciaire contre le patron de l’entreprise pétrolière Yukos, Mikhail Khodorkovsky.

.Dans le journal du ministère russe de la Défense, Krasnaya Zvezda, Mikhail Alexandrov, un expert de l’institut CIS de Moscou, explique : « La situation en Ossétie du Nord doit être appréhendée dans le contexte de la bataille croissante pour le contrôle de la Transcaucasie entre la Russie et les puissances anglo-saxonnes. Les Anglo-saxons prétendent expulser la Russie de la Transcaucasie et ont besoin pour cela de déstabiliser le nord du Caucase et la Russie en général.

samedi 4 au matin, il a souligné « qu’un des objectifs des attaques terroristes était de semer la discorde entre les nationalités et de faire exploser le nord du Caucase.
Dans un communiqué à la nation, il a affirmé postérieurement : « Ce qui est arrivé, est un crime terroriste inhumain et inhabituellement cruel. Ce n’est pas un défi au président, au Parlement ou au Gouvernement. C’est un défi à toute la Russie. À tout notre peuple . Désormais nous n’avons plus à faire face à des actes individuels d’intimidation au moyen d’actes terroristes isolés, mais à une invasion directe de la Russie par le terrorisme international .


Les méthodes de déstabilisation

La déstabilisation de la Russie par la manipulation de tensions politiques au sein des populations musulmanes des républiques de la Fédération, des pays du Caucase et d’Asie Centrale, est au programme des cercles hégémoniques de l’axe Londres-Washington-Canberra depuis l’époque de l’administration Carter. Sous l’inspiration du conseiller à la Sécurité nationale, Zbigniew Brzezinski, et de l’orientaliste britannique Bernard Lewis (inventeur du célèbre « arc de crise »), les services secrets anglo-saxons ont alors manipulé les événements qui ont déclenché l’invasion soviétique de l’Afghanistan et le djihad entre 1979 et 1989.
Rappelons que Bernard Lewis fut formé par Alexander Benningsen, professeur à la Sorbonne, qui prophétisait la destruction de l’URSS par les Tchétchènes ; une théorie qui fut reprise et modifiée par Hélène Carrère d’Encausse, qui imaginait plutôt une pression démographique qu’un conflit de cette nature.

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